Les devoirs sont souvent un moment de tensions. Entre la fatigue de la journée, le « Oui, oui maman, je vais m’y mettre tout à l’heure ! » et le traditionnel : « Maman ! J’ai une éval’ demain et j’ai oublié mon classeur bleu ! » pfff… pas simple de rester zen. Jamais je n’aurais pensé que la table de 8 puisse me mettre autant à cran ! La petite est maintenant au CP, c’est la première fois que nos enfants ont des devoirs toutes les deux. Je tente différentes formules : chacune à son bureau (s’il te plaît, p’tit Jésus, donne-moi le don d’ubiquité !) ; sur la table à pique-nique du parc (attention aux crottes de pigeons sur vos cahiers !) ; récitation en pyjama couchées dans le lit (excusez-moi, je me suis endormie, on reprend !) ; multiplications à cloche-pied (pardon les voisins du dessous !) ; poésie en chantant dans la voiture (c’est bon, tu la connais maintenant, tu peux arrêter ?!)… Mais le plus souvent, j’ai la tête dans les placards à chercher ce qu’on pourrait bien manger ce soir, je pense aux six mails qu’il me reste à envoyer, pendant qu’elles se chipotent devant leurs cahiers en me demandant si elles peuvent aller jouer. Ça me donne envie de cuisiner Marie-Antoinette en 18 polyèdres réguliers à la sauce néandertal ! Mais je veux me rappeler que mon devoir pendant leurs devoirs est de privilégier la relation et de lâcher prise sur l’apprentissage absolu-total-sans-fautes-pourdemain. Elles feront peut-être des erreurs dans leur dictée, j’enverrai mes mails plus tard, mais il m’importe que notre lien de confiance ne se conjugue pas avec violence.


Cet article fait partie du numéro 182 (→ Acheter)
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