Dormir, je ne pensais pas que ça pouvait être mon plus grand rêve et mon pire cauchemar. La privation de sommeil est utilisée comme torture, elle a été infligée aux prisonniers de Guantanamo, et les effets du manque de sommeil ne sont pas plus faciles à vivre quand la torture est infligée par le plus mignon des bébés à la peau d’abricot. Ça a duré presque trois ans, pour chacun de mes enfants, pas une nuit complète. Je me suis retrouvée cernée, vidée, liquide, à flotter au-dessus de moi-même, lourde, colérique, perdue, épuisée. La première chose à laquelle je pensais en ouvrant les yeux :

« Quand est-ce que je vais pouvoir redormir ? »

Dans la nuit, j’avais l’impression de me réveiller juste avant que mon bébé ne se mette à pleurer. Étions-nous branchées en wifi ou avec la fibre (maternelle) ? Mes flashbacks de cette époque sont faits d’odeur de lait, de sourires béats, de mou (vêtements, cheveux, ventre, oreillers…) Jeunes parents, sachez que cette période se termine un jour ! Osez demander du soutien ! Offrons aux jeunes parents des siestes en cadeau !


Cet article fait partie du numéro 195 (→ Acheter)
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