Quand je vois la vie politique actuelle, les différentes crises, quand mon quotidien est tendu, quand je pense à l’état de la planète que nous laisserons à nos enfants, j’ai besoin de poésie. La poésie comme un état de conscience, une forme d’insolence de l’esprit, un angle de vue décalé, fragile et lumineux. La poésie comme un objectif flou qui permet de la profondeur de champ. mes enfants m’aident à cultiver ce regard sensible et bienveillant. Quand ma fille marche sur la plage et qu’elle se dit prise dans des sables émouvants, quand elle caresse son blanc de poulet avant de le manger, quand elle se met « de la douceur sur les mains » en massant de la crème sur sa peau, quand elle court après les pigeons en volant avec eux, quand elle pleure à chaudes larmes parce que sa poupée a perdu une jambe, quand elle écrit une carte postale pour notre chat resté à la maison, je me dis qu’être parent, c’est l’occasion d’adopter cette vision poétique à hauteur d’enfant.
Cet article fait partie du numéro 184 (→ Acheter)
abonnez-vous au magazine imprimé !