Être privés de liberté, être libres de rester à la maison en pantoufles. L’envie que ça s’arrête le plus vite possible, la peur de reprendre le rythme de fous. Parfois le ras-le-bol XXL, parfois le désir que ces moments uniques ne s’arrêtent jamais. Lundi, tenir le cadre, les horaires, les cours de musique par Skype, les légumes. Jeudi, manger des hot-dogs-chips à 16 heures en pyjama, après une nuit presque blanche. Le besoin d’air, de retrouver du temps seule, la peur d’envoyer mes enfants à l’école comme on les enverrait au front. Avoir envie d’échanger en profondeur avec des amies, se retrouver derrière l’écran d’ordi avec un arrière-goût acide de numérique. Rêver d’une harmonie familiale faite de paix, d’accueil et de douceur, être au bord de péter un câble dix fois par jour. Compatir au désarroi de mon ado privée de ses copines, submergée de devoirs, lui mettre une pression de dingue pour que ses devoirs soient faits et que, moi, je sois tranquille. Mon idéal de soutenir tout le monde, la réalité d’accueillir mes limites, me donner du soutien à moi-même.
Je me suis dit : « Le 11 mai, tout va changer ! » Le 12 mai, mon mari s’est réveillé avec de la fièvre… On s’est reconfinés.

#effetCOVID : ce texte est paru le 1er juin 2020 ici… Nous le mettons en ligne avec beaucoup de retard tout en regrettant de tout cœur qu’il soit encore d’actualité.


Cet article fait partie du numéro 197 (→ Acheter)
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