Ça y est. Nous y sommes. La CAF nous a envoyé le livret des parents d’ados. Je voyais bien les boutons, les sautes d’humeur, les copines toujours à la maison… Mais là, si la CAF le dit, c’est que c’est officiel. Il y a une allocation spéciale adolescence ? Un mode de garde qui permet des vacances ? C’est étrange de voir le corps de sa fille se transformer alors qu’elle reste complètement sans pudeur. Comment lui dire de se couvrir et en même temps d’être fière et d’assumer ses nouvelles rondeurs ? Ça questionne sur l’âge minimum et l’intérêt général du push up. Je suis gênée de le dire, mais j’ai peur que l’adolescence rende ma fille bête et insipide comme le film Sex Academy, qu’elle fonde et s’agglutine au canapé comme les trois Babybel quotidiens qu’elle met au four et qu’on décolle difficilement de la plaque de cuisson. Peur qu’il lui pousse un portable dans la main comme il lui est poussé des seins. Nommer mes peurs pour mieux y faire face : cette période sera probablement heureuse et houleuse, au rythme de nos hormones.


Cet article fait partie du numéro 186 (→ Acheter)
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