Je n’en peux plus d’être mère. Je ne sais pas si ça se dit, mais c’est ce que je sens. Je partirais deux semaines en ermite dans une grotte troglodyte. Mieux, en thalasso sous-terraine. Mieux, je construirais, au fond du jardin, un abri antinévralgique et je viendrais visiter ma famille et mon amoureux seulement quand j’en ai envie. Je n’en peux plus de cette proximité excessive, des repas en famille et des weekends tous ensemble. Ces jours-ci, je rêve de liberté, de libre arbitre, de silence solitaire, d’après-midis à lire en pyjama, de soirées à la chandelle avec moi-même, de marches isolées, les écouteurs branchés juste sur mon cœur. Je rêve de m’ennuyer, de journées sans allers-retours à l’école-épicerie-cours-de-musique-danse-karaté-docteur… Je confie mes fantasmes d’exil à ma meilleure amie célibataire sans enfant. Elle rit avec moi : elle rêve d’être prise dans les bras, d’être touchée et de chamailles d’enfants. Elle souhaite se sentir entourée, accueillie au retour du travail, elle voudrait que ça grouille d’amour tintamarre autour d’elle. Nous nous sourions : tout est question d’équilibre…
>> Lisez aussi notre dossier « Mères épuisées : oser (se) l’avouer » dans le n°183.
Cet article fait partie du numéro 188 (→ Acheter)
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