L’agent immobilier s’exclame devant la maison qui est en fait une ruine avec vue à 300 000 euros. Lui voit le potentiel, moi je vois les heures interminables de travaux. Il admire les volumes, je spécule sur les factures de chauffage. Et puis, où sont l’école et le collège les plus proches ? Le transport scolaire passe t-il avant ou après le chant du coq ? Dois-je devenir taxi woman pour les activités ou les enfants auront-ils de l’autonomie ? Et la verdure ? Et l’épicerie ? Purée, quand je ne fais pas d’insomnie, je rêve de maisons la nuit ! Les enfants pleurent déjà à l’idée de perdre leurs amis : se déraciner, est-ce vraiment une bonne idée ? La maison, est-ce le sens ou un outil ? J’aimerais avoir des moyens infinis, mais la réalité est tout autre, il faudra faire avec. On parle compromis, on s’engueule, on se réjouit. La tension est à son comble. Je n’en peux plus, j’ai des brûlures d’estomac, et de compte bancaire. Je rêve de déménager seule sur une île déserte, mais ma banquière me dit que je n’ai pas le budget.

 

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