Les régimes totalitaires ont utilisé la privation de sommeil comme torture… Alors pas étonnant que par épuisement, on frise parfois la violence éducative, non ? En tout cas, nous, ça nous est arrivé. C’est bien simple, pour que nos enfants (s’en)dorment et pour préserver notre propre sommeil, on a tout essayé. Comme le ridicule ne tue pas, on peut tout vous avouer…

Pour toi, parent épuisé, on a écrit un long dossier sur le sommeil. Celui de l’enfant, et celui… de ses parents. On l’a écrit parce que s’il y a un sujet sur lequel on compatit vraiment, c’est celui-là. Honnêtement, c’est même le seul vrai point noir de notre vie de (plus tout à fait jeunes) parents. Et comme on n’a pas peur de dévoiler les coulisses de la rédaction, à propos du sommeil de nos propres enfants, on peut donc t’avouer…

  • Qu’on a passé des heures dans le noir sans avoir dîné (j’ai faim)
  • Qu’on a marché à quatre pattes jusqu’à la porte et la liberté pour entendre soudain : « Tu vas où, Maman ? » (envie de pleurer)
  • Qu’on a accueilli l’enfant dans notre lit parental en 140 cm (qu’est-ce qu’il fait chaud !)
  • Qu’on a fini par se glisser dans la chambre d’amis en lui laissant la nôtre (« Il vous mène par le bout du nez, gna gna gna »)
  • Qu’on a posé son nourrisson sur (pas dedans, hein) un grand congélateur, dont le moteur diffuse une douce chaleur en vibrant (berceau version high tech).
  • Qu’on a mis le mauvais dormeur avec son grand frère (« il m’empêche de dormiiiir »),
  • Qu’on a ressorti le lit à barreaux (pas si pire) qu’on avait rangé (pas assez Montessori)
  • Qu’on a fait appel à une baby-sitter (de loin le plus efficace)
  • Qu’on a décidé de ne plus rien refuser (« Un verre d’eau ? J’arrive ! Un troisième pipi ? J’arrive ! Un huitième câlin ? Je suis là ! »)
  • Qu’on a décidé de tout refuser (« Puisque c’est comme ça, pleure ! »)
  • Qu’on a baissé les bras (« Il est 23 heures et tu veux lire ? Mais lis donc ! »)
  • Qu’on a donné des coups de pied à son conjoint qui n’entend jamais le bébé la nuit (sauf qu’on est réveillé ET énervé)
  • Qu’on s’est offert des boules Quiès (stressant, car on n’entend plus le bébé)
  • Qu’on a parfois préféré rester au boulot le soir (une soirée tranquille, une !)
  • Qu’on a fait venir un géobiologue pour qu’il chasse les âmes coincées dans la maison (manque de bol, il en a oublié une)
  • Qu’on l’a menacé de le faire dormir dehors ou au garage (ne pas chercher la logique)
  • Qu’on s’est accroché à l’idée qu’un jour (vers 12 ans ?), ils n’auraient pas besoin de nous pour s’endormir (espoir vain pour certains)
  • Qu’on a aspergé avec sérieux un produit « magique » qui fait dormir : « pschitt pschitt ! » (le tout, c’est d’y croire, même si c’est de l’eau)
  • Qu’on a fait des offrandes au Marchand de Sable (il doit être riche, le type !)
  • Qu’on a hurlé à pleins poumons « Tu vas dormir, à la fin ?! » avant de se souvenir que les fenêtres étaient grandes ouvertes (c’est donc pour ça que les voisins nous regardaient bizarrement le lendemain ?)
  • Qu’on a mis le bébé dans la voiture en pleine nuit pour faire quelques kilomètres (pas très développement durable)
  • Qu’on a (enfin) consulté un psychologue (note pour le prochain enfant : commencer par là)

Enfin, si l’un d’entre vous peut nous expliquer pourquoi on dort mieux en déguisement « flamenco » synthétique, ça nous permettra d’écrire la légende de la photo qui illustre cet article !


Cet article fait partie du numéro 195 (→ Acheter)
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