Pipi au lit – leur redonner confiance

Jacques Provot a fondé l’association À l’aise en 2010 pour soutenir les familles d’enfants énurétiques nocturnes et sensibiliser le public à un sujet tabou qui concerne 15 % des enfants en France. Cet ancien éducateur a lui-même fait pipi au lit jusqu’à l’âge de 14 ans, ce qui lui a valu de nombreuses humiliations de la part de sa famille et de ses camarades de classe. Conscient de la souffrance vécue par les enfants énurétiques et leurs parents, il promeut une attitude rassurante qui tend vers l’acceptation de l’enfant tel qu’il est car, d’après lui, « l’enfant ne souffre pas de son énurésie, mais du regard qu’on porte sur lui ».

On considère qu’un enfant est énurétique si, après l’âge de 5 ans, il fait pipi au lit. Soit il n’a jamais été propre pendant plus de six mois (c’est le cas de 67 % des énurétiques), soit il a été propre pendant plus de six mois (33 % des énurétiques). De nombreuses théories sont avancées pour expliquer l’énurésie : vessie hyperactive ou trop petite, problèmes de miction, traumatisme, hyperactivité…. On peut tenter d’y remédier par des systèmes d’alarmes qui se déclenchent dès que l’enfant commence à faire pipi la nuit, par l’hypnose….

Pour Jacques Provot, les causes, tout comme les remèdes, restent mystérieux, même s’il soupçonne l’enfant de ne trouver que cette manière inconsciente de lâcher ses tensions. « Ça n’est jamais un acte volontaire de la part de l’enfant, affirme-t-il. Il ne faut jamais le culpabiliser ni chercher à lui faire la leçon en lui faisant laver ses draps mouillés, mais l’accompagner avec patience, lui proposer une couche pour faciliter la vie de toute la famille. »

En plus du site de l’association, riche en informations et qui propose des forums de discussions thématiques, Jacques Provot intervient dans des écoles. Il utilise comme support le court-métrage Trahison, réalisé par l’association et disponible sur son site. Dormir chez un copain ou aller en classe verte est compliqué pour les enfants énurétiques. En sensibilisant toute une classe, « les langues se délient », nous raconte le président d’À l’aise. Les élèves concernés se sentent moins seuls.