Si la plupart des futures mères se sentent bien accompagnées jusqu’à leur accouchement, en rentrant de la maternité, elles découvrent le silence, la solitude et, dans un cas sur cinq en France, la dépression. Pour Illana Weizman, sociologue franco-israélienne et autrice de Ceci est notre post-partum, le tabou du post-partum s’enracine dans des inégalités ancestrales dont il faut se libérer.  

Pourquoi ce titre ? Il évoque des références chrétiennes liées à la notion de sacrifice ? 

C’est un titre à plusieurs dimensions. Le possessif « notre » élargit le sujet au-delà de mon témoignage individuel, il nomme une expérience collective dans une aspiration militante qui doit être portée ensemble pour les femmes. La référence chrétienne « Ceci est mon corps » rappelle que le tabou autour de la période du post-partum s’enracine dans différents aspects civilisationnels dont la religion. Et le mot « ceci » transmet l’idée de mettre en lumière le post-partum. Je souhaitais dire : regardez-le, on ne peut plus fermer les yeux, il faut faire quelque chose. Quant au sacrifice, j’ai voulu justement inverser ce stigmate pour qu’on s’en détache, même au-delà du post-partum. Les femmes s’attachent encore à l’image de la mère sacrificielle qui doit s’oublier pour être une bonne mère ou se fondre dans ce nouvel être et ne plus exister pour soi.

Un événement précis a-t-il déclenché votre démarche ? 

C’était en février 2020. Mon fils avait deux ans et je sortais tout juste d’une dépression du post-partum qui avait duré plus d’un an…

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  • Ecoutez la chronique d’Elisabeth Martineau au sujet d’Illana Weizman dans l’émission “TOut DOux” sur RCF, en podcast ici

Photo : ©Liran Ozery