A l’heure du confinement pour limiter la progression du Covid-19, les femmes actuellement enceintes vivent une situation inédite qui génère inquiétude, voire angoisse.

A l’heure du confinement généralisé pour cause d’épidémie de Covid-19, les femmes actuellement enceintes vivent une situation inédite qui génère inquiétude, voire angoisse. Sauf en cas de pathologie ou d’urgence, leur suivi de grossesse est limité à des consultations à distance en visioconférence ou par téléphone, leurs cours de préparation à l’accouchement sont annulés ou proposés aussi, en téléconsultation. Seules les échographies et prises de sang sont normalement maintenues, en suivant un protocole très strict pour limiter toute contamination par le virus.

Présence du père à l’accouchement compromise

Anne Evrard, co-présidente du CIANE (Collectif Interassociation Autour de la Naissance) (voir l’entretien du n°195) explique le protocole adopté par le CHU de Strasbourg et toute la région du Grand Est, particulièrement touchée par le virus  :

« Les pères sont coachés dès leur arrivée par des élèves sages-femmes qui leur expliquent toutes les consignes à respecter pour pouvoir rester avec leur conjointe pendant l’accouchement. Ils doivent rester en salle d’accouchement jusqu’à la naissance, et ne peuvent sortir que pour aller aux toilettes, accompagnés par un soignant et en suivant des consignes précises. Autre  et dernière option : ils restent chez eux jusqu’à ce qu’on les appelle en fin de travail pour la naissance de leur enfant ».

Ce protocole vise à limiter le flux de personnes au sein des hôpitaux et réduit les risques de contamination, il sera très probablement adopté par la majorité des maternités de France. Une interdiction totale de la présence des pères adviendra si la situation s’aggrave. Pour limiter le temps de séparation entre père, mère et bébé, les séjours en maternité pourront être raccourcis à six heures après l’accouchement en l’absence de complications, avec des visites à domicile d’une sage-femme deux fois par jour les premiers jours suivant la naissance.

Et l’accouchement à domicile ?

Vaudrait-il mieux accoucher à domicile accompagnée par une sage-femme pour éviter tout risque de contact avec le virus ? Les demandes formulées auprès des sages-femmes libérales augmentent considérablement en ce moment.  « Mais cette option ne s’improvise pas » selon l’APAAD (Association Professionnelle Accouchement Accompagné à Domicile). « La sécurité de l’Accouchement Accompagné à Domicile (AAD) est basée en grande partie sur le suivi global, la sélection anténatale rigoureuse des patientes, la connaissance fine des besoins émotionnels de chaque femme, » précise l’association dans leur communiqué publié le 25 mars, à lire ici . Ce communiqué informe les sages-femmes également sur les conditions à respecter pour les AAD programmés. Elles doivent entre autres informer les parents sur les difficultés potentielles en cas de transfert urgent et l’obligation de la parturiente de se rendre en maternité en cas de suspicion d’infection par le coronavirus.

Pour soutenir les femmes enceintes et les jeunes parents pendant cette période de crise, de nombreuses pistes se mettent en place. En voici quelques-unes :

  • Le CIANE a mis en place une ligne d’écoute téléphonique bénévole et gratuite au service des femmes qui s’inquiètent des conditions de suivi de grossesse, d’accouchement et de retour à la maison dans ce contexte. La plupart des bénévoles sont issues des associations membres du CIANE, certaines sont des professionnelles de santé (sages-femmes), d’autres sont des professionnelles de la petite enfance (auxiliaires de puériculture, éducatrices de jeunes enfants). L’association Doulas de france s’est associée à cette initiative.
    Elles ont toutes signé une charte que vous pouvez trouver ici. Tous les détails se trouvent sur cette page de du site du CIANE.
  • Les accompagnantes périnatales formées par le CeFAP ont également mis en place un réseau d’écoute. La liste des bénévoles ici.
  • L’association Maman Blues organisent des groupes de parole téléphoniques via leur page Facebook
  • Marie-Cécile Pouliquen, une de nos abonnées et professeure de yoga qui accompagne des femmes enceintes, propose sur son site 2 vidéos pour « garder le cap ».
  • Téléchargez notre article « Traverser la douleur de l’accouchement » ici.

N’hésitez pas à nous en communiquer d’autres initiatives de soutien et soyons tous sensibles aux futurs et jeunes parents qui nous entourent ! On nous souffle qu’il existe un super magazine que les futurs et jeunes parents apprécient particulièrement pour le soutien moral qu’il leur apporte 😉 ! Offrez-le en cadeau de (future) naissance, ou faites-vous le offrir, sans oublier notre pack Jeunes et futurs parents !