Alors c’est vrai, ce petit livre broché répond plutôt aux codes « girly chic » : le rose poudré, les dorures, la ballerine. Il constitue d’ailleurs une sorte de hors-série de la collection de romans « 20, allée de la danse », publiée par #Nathan en partenariat avec l’Opéra de Paris. destinée à un public de petites filles. La quatrième de couverture de ce volume précise toutefois « Ce livre est dédié à toutes les petites filles et petits garçons qui ont des étoiles plein les yeux et des rêves plein la tête. » Cette dédicace souligne que ce livre peut parler à tout le monde, danseurs ou non. Je confirme ! Cela vaut la peine de le lire, même si on ne connaît rien à la danse classique (c’est mon cas). La directrice de l’école de danse de l’Opéra de Paris, Elisabeth Platel, danseuse étoile, y raconte son parcours : pourquoi elle a pris des cours de danse, comment elle s’est passionnée pour cette discipline, le passage des concours, la scolarité aménagée, les professeurs, les partenaires, l’emploi du temps… Elle nous donne à voir l’énergie que peut donner la passion et la volonté. Ainsi, au concours d’entrée au Ballet de l’Opéra, pour lequel elle s’était longuement et durement entraînée, elle s’élance devant le jury et… s’étale de tout son long. Elle termine toutefois puis file au cinéma, persuadée d’avoir échoué. Les résultats tombent en fin de journée. Elle est… première !
Le texte est rédigé simplement, illustré de photographies personnelles, familiales. La mise en page est très découpée et facilite la lecture pour les plus jeunes. Des encadrés expliquent certains points (« Pourquoi parle-t-on de petits rats ? », « Qui coiffe, qui maquille, qui habille ? » etc.) ou reviennent sur l’histoire de l’Opéra. Et bien sûr, on y a la preuve que la danse n’est pas réservée aux filles, bien au contraire. Osez danser ! Le titre de notre dossier n°188 le disait très clairement et faisait le point sur tout ce qu’apporte la danse aux enfants et aux adolescents. Et rappelait accessoirement qu’à un niveau professionnel, un danseur sera bien plus facilement embauché qu’une danseuse, qui aura à se distinguer parmi une concurrence plus rude.
Ma passion c’est la danse, Elisabeth Platel, Nathan/Opéra National de Paris, 2018 (12,90€)