Le film Benni est en salles depuis le 22 juin. Nous l’avions présenté dans nos pages juste avant sa date initiale de sortie nationale. Voici nos impressions :

Benni a neuf ans et va de foyer en foyer depuis la maternelle. C’est l’enfant sauvageonne dont personne ne sait quoi faire, même les éducateurs les plus volontaires, même et surtout, sa propre mère, qui aime sa fille mais en a peur. Est-ce cette ambivalence qui provoque les colères de Benni, dont la violence excessive lui vaut des séjours à l’hôpital et le début d’un traitement médicamenteux ? On le suppose, sans pour autant juger la mère, ni les éducateurs, qui font de leur mieux vis-à-vis d’une enfant qui leur crache tous les jours au visage. Comme eux, on s’attache à Benni, on vibre de ses joies et on s’écroule à chacune de ses déceptions. On la croit folle ou bien en voie de guérison. On remercie la réalisatrice qui nous plonge avec poésie et esthétisme dans une histoire complexe et désespérément quotidienne, et on salue les acteurs pour leur jeu parfaitement juste. Les éducateurs y trouveront matière à réflexion sur leur métier auprès des jeunes en manque d’amour et tous seront davantage sensibilisés à la complexité de l’être humain. Vu par plus de 600 000 personnes en Allemagne et lauréat du Meilleur premier film au Festival de Berlin 2019, on peut souhaiter à Benni autant de succès en France, et de nombreux débats.  

De Nora FingscheidtAllemagne, 2019. 

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